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Netalis, une start-up basée à Besançon, en collaboration avec quatre autres opérateurs régionaux, nationaux et internationaux, s’est lancée dans la construction d’une autoroute numérique de Montbéliard à Strasbourg. L’objectif ultime est de connecter cette autoroute à Marseille et à ses principales lignes intercontinentales, offrant ainsi puissance, vitesse et efficacité économique.
Contrairement aux autoroutes traditionnelles, cette autoroute numérique ne dispose pas de radars de vitesse. Les travaux de construction ont débuté au printemps et relieront finalement Montbéliard à Strasbourg, offrant une connectivité ultra-rapide. Il s’agit en fait d’un réseau de fibre optique créé par cinq opérateurs, dont des acteurs régionaux, nationaux et internationaux tels que Sipartech, qui entretient un réseau neutre et indépendant de 30 000 km de fibre à travers l’Europe.
L’idée de ce projet est née chez Netalis, fondée en 2015 à Besançon. La start-up s’adresse principalement à des clients professionnels en leur fournissant une connectivité Internet haute vitesse. Afin d’obtenir davantage d’autonomie, Netalis s’est associée à d’autres opérateurs, parfois même concurrents, pour devenir propriétaire de cette connexion interrégionale. Ces partenaires incluent Trinaps, un opérateur télécom indépendant avec un important centre de données à Belfort, certifié ISO 27001 et capable d’héberger des données de santé, ainsi que Vialis, l’un des derniers opérateurs publics fournissant électricité, gaz, services télécom aux particuliers, et services aux autorités locales (éclairage, signalisation et vidéosurveillance). L’un des quatre principaux opérateurs nationaux, qui souhaite rester anonyme pour le moment, a également rejoint le projet.
« Le principal défi est de ne plus dépendre des grands opérateurs tiers qui profitent du manque de concurrence pour imposer des coûts élevés et contrôler la bande passante », explique Nicolas Guillaume, président de Nasca Group, propriétaire de Netalis. Netalis étendra indépendamment cette connexion à ses réseaux principaux à Besançon et à Paris, dans le but ultime de la relier à Marseille, où commencent les principales lignes de fibre intercontinentales. Pour cette entreprise innovante, l’activation de son propre réseau longue distance permet non seulement une optimisation technique et une flexibilité dans le choix de l’équipement pour éclairer les fibres optiques, mais assure également la résilience et la réactivité en cas d’incident.
Ce projet est non seulement une entreprise économique, mais aussi une aventure territoriale qui dépasse le cadre des entreprises impliquées. « Il représente une étape majeure pour nos deux régions, car il offre une connexion au cur du réseau Internet mondial. Il peut également renforcer l’attractivité de nos régions pour les sites industriels ou les centres de données qui nécessitent une connectivité significative avec les principaux hubs Internet en Europe (tels que Francfort, Zurich, Paris, Luxembourg, etc.). Ces entreprises recherchent parfois des terrains dans les régions pour éviter des zones coûteuses ou congestionnées, en plus des zones offrant une disponibilité électrique suffisante. Cela est particulièrement pertinent pour nos régions industrielles », souligne Guillaume.
Pour les trois opérateurs régionaux et les fournisseurs de services Internet, ce projet leur permettra d’offrir des services de connectivité numérique aussi performants que ceux au cur de Paris, à des prix comparables. Pour cela, ils ont besoin d’une capacité de bande passante suffisante pour transmettre les données de leurs réseaux locaux vers le réseau principal qui relie leurs clients au reste du monde.